Paris Hip Hop Winter Festival : une deuxième édition riche et réussie
La deuxième édition de ce festival organisé par l’association Hip Hop Citoyen s’est déroulée du 1er au 10 décembre. La version hivernale de la Quinzaine du Hip Hop allie concerts, conférences, rencontres et tremplin de jeunes artistes. Une bien belle semaine entièrement dédiée aux cultures urbaines !
Des concerts d’artistes émergents
Les concerts sont le cœur du festival. Cette année une dizaine d’artistes ont foulé les deux scènes emblématiques de la culture urbaine parisienne, l’Aérosol et la Bellevilloise. Mardi 5 décembre, la programmation était, non pas française mais francophone, juste reflet des mutations du rap.
Les débuts ont été marqués par la présence de Isha, rappeur bruxellois récemment connu pour son projet la Vie augmente (volume 1). Avec sa voix puissante et des productions bien travaillées, il n’a pas failli à embellir la vitrine d’un rap belge en pleine expansion.
Di-Meh était également présent. Annoncé seul, il est finalement venu enflammer la salle avec Slimka. Les deux jeunes artistes sont issus du collectif suisse Superwakclique. Fidèles à eux-mêmes, débordant d’énergie avec des chansons aux instrumentales aussi bien électroniques que d’influence trap, les deux acolytes ont écumé l’album Focus (volume 1) mais ont également repris d’anciens morceaux. Entre nouveautés et nostalgie, ce beau mélange a conquis le public.
Le collectif parisien l’Ordre du Périph, quant à lui, est venu présenter son nouveau projet Vogue Merry, sorti en novembre. Les Tontons Flingueurs, un autre collectif parisien, était également à l’affiche, lors de cette soirée aux nombreuses influences.
Le lendemain, le rappeur parisien Gracy Hopkins a retourné la salle en présentant son projet Atychiphobia: The Higher High pour la dernière date de sa tournée. Enfin, le rappeur londonien AJ Tracey, vêtu de l’emblématique maillot de foot PSG, a rendu honneur à la scène parisienne.
Le Buzz Booster 2017, tremplin de la scène rap
La finale régionale du Buzz Booster s’est déroulée en première partie de Gracy Hopkins et Aj Tracey. Ce tremplin national crée en 2011 vise à dénicher de nouveaux talents afin de les accompagner dans le développement de leur carrière. Pour cette finale régionale du 6 décembre, trois groupes se sont affrontés : Chris Da Vinci, la Cour de recrée et SIMIA. À la clé, en plus de l’accompagnement, une place pour la finale nationale à Marseille, au printemps. Avec la chance, peut-être, de remporter une programmation lors du festival d’été, aux côtés de têtes d’affiches du hip hop.
Et les membres du jury (différents professionnels de la culture) ont choisi… SIMIA. Ce jeune rappeur parisien a commencé avec le groupe Millipstonimia, avant de poursuivre en solo avec deux EP, « Les Dernières Heures » en 2014 et « L’4UB3 » au début 2017. Il prépare maintenant un album entre Paris et Montréal, où il a vécu deux ans. Une graine d’artiste en devenir avec un avenir plus que prometteur !
Conférences et rencontres
Étaient présents à l’Aérosol, Statik Selectah, le beatmaker américain au palmarès plus qu’impressionnant. Créateur du label ShowOff Records et de ShowOff Marketing, il compte parmi ses clients NAS, G-UNIT, Reebook et d’autres. Il a fait le déplacement depuis Boston pour s’exprimer sur le beatmaking et le hip hop business à l’Aérosol. La soirée s’est terminée sur un Dj set haut en couleur avec SIMS.
Pour cette deuxième édition de rencontres, de nombreux professionnels du secteur étaient aussi présents pour une conférence faisant le point sur la diffusion du rap aujourd’hui. David Diallo, spécialiste de hip hop et maître de conférence, a animé « In the name of the Street », l’occasion de revenir sur le façonnage du rap, depuis le Bronx, jusqu’à l’élaboration de ses codes esthétiques actuels.
La clôture d’un festival riche en événements
Le festival s’est achevé avec le concert de 13 Block, groupe emblématique du rap hard core français. Un concert complet dès les premières semaines d’ouverture de la billetterie, ce qui témoigne de la montée en puissance de ce groupe.
Avec plusieurs concerts complets et de nombreuses conférences permettant une ouverture sur la professionnalisation d’un hip hop qui a souvent mauvaise image, l’association Hip Hop citoyens confirme son rôle dans l’organisation d’évènements incontournables en matière de culture urbaine. Son avenir est très prometteur, car cette culture prend de plus en plus d’importance, depuis quelques années. Son actualité reste donc à suivre de près, à commencer par la finale nationale du Buzz Booster, à Marseille, et l’annonce très attendue des dates du Paris Hip Hop Festival, cet été.
Orlane Bénard
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